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Andrea Pirlo, Cavaliere Ufficiale OMRI, (né le 19 mai 1979 à Flero, dans la province de Brescia) est un joueur de football italien évoluant actuellement au Milan AC comme milieu distributeur.
Numéro 21 au dos, mesurant 1,77 m et pesant 68 kg, il est considéré comme le métronome de l'AC Milan et de la sélection italienne.
Il est le cadet d'une famille de trois enfants, son frère étant plus âgé et sa sœur plus jeune. Il est marié à Deborah et a deux enfants, Niccolo et Angela. Il est surnommé Superman (surnom donné par le légendaire commentateur Carlo Pellegatti), Trilli Campanellino (nom italien de la Fée Clochette) et L'architetto (l'architecte).
Andrea Pirlo commence sa carrière à 16 ans dans son club formateur de Brescia comme meneur de jeu. Il deviendra très vite un grand espoir du football italien, la presse trouvant en lui un potentiel successeur au mythique Giovanni Rivera (Ballon d'or 1969)[réf. nécessaire]. Engagé à l'Inter Milan en 1998, où il est cantonné au banc, il est tout d'abord prêté à la Reggina Calcio (1999-2000), puis à Brescia Calcio (2000-2001), pour enfin arriver au Milan AC au début de la saison 2001-2002. Cette première saison semble partir sur les mêmes bases que lors de son passage à l'Inter.
Arrivée au Milan [modifier]
Puis le 30 mars 2002, Milan évolue à domicile contre Parme, et est mené 0-1. C'est alors que l'entraîneur milanais, Carlo Ancelotti, décide de faire rentrer le numéro 21. Le match se conclura par une victoire 3-1, Pirlo donnant une passe décisive à Filippo Inzaghi, et marquant également un somptueux coup franc. San Siro ponctue la prestation du milieu de terrain en lui offrant une standing ovation.
Un deuxième événement majeur se déroule lors de cette même saison. Dépourvu de ses deux titulaires au poste de milieu défensif (Ambrosini et Gattuso) pour cause de blessures, Ancelotti se demande quelle solution adopter. Entre désir de sortir du banc et inspiration tactique (il avait quelques fois expérimenté ce poste à Brescia derrière son idole, Roberto Baggio), Pirlo demande à Ancelotti de lui donner sa chance. Celui-ci accepte, et Pirlo fait donc ses débuts au poste de numéro 6, posté juste devant la défense (à la manière de Guardiola au F.C. Barcelone sous les ordres de Johan Cruyff).
Dès lors, Milan a trouvé un titulaire à ce poste, mais également son style de jeu caractéristique. Depuis cette saison 2002, Milan évolue constamment en 4-3-1-2, avec Pirlo placé devant la défense, au centre d'un trident qu'il forme avec Gennaro Gattuso et Clarence Seedorf. Véritable coup de maître du duo Ancelotti-Pirlo (leurs liens étant très forts, Andrea considérant son entraîneur comme un père spirituel), le repositionnement est une petite révolution tactique. Johan Cruyff, Michel Platini, Marcello Lippi encensent le joueur pour sa finesse et son activité, et Parreira résumera bien l'avis général en qualifiant le numéro 21 d'un Zico placé devant la défense.
Devenu donc un des cadres de l'équipe milanaise, il remporte nombre de titres. Scudetto (2004), Ligue des Champions (2003 et 2007), Coupe d'Italie (2003), Supercoupe de l'UEFA (2003 et 2007) et coupe du monde des clubs en 2007.
Pirlo et son équipe nationale [modifier]
Reste que si Pirlo a réussi à s'imposer au Milan, il n'était plus appelé en équipe nationale. Pourtant star des Espoirs (deuxième meilleur buteur de l'histoire avec 16 buts derrière Alberto Gilardino), ses errements interistes l'ont fait oublier du sélectionneur Giovanni Trapattoni. Son explosion en rouge et noir lui donne une place régulière dans la liste des appelés lors des qualifications pour l'Euro 2004. Lors de la compétition, la frilosité de Trapattoni le pousse sur le banc, mais l'absence de jeu de la Squadra Azzurra lors du premier match face au Danemark incite le Trap à reformer le duo milanais Gattuso-Pirlo pour les matchs suivants. L’Italie se fera sortir au final, mais aura réussi a développer du jeu avec Andrea à la baguette et a posé les jalons de son futur schéma de jeu. En effet, après l'échec de cet Euro portugais, Marcelo Lippi devient sélectionneur, et après quelques tâtonnements, il décide au milieu des qualifications pour la Coupe du Monde 2006 de calquer définitivement la formation italienne sur celle du Milan et offre ainsi à Pirlo le rôle d'architecte de la Squadra Azzurra, où sa complémentarité avec Francesco Totti pourrait devenir aussi bonne que son entente avec Kaká au Milan, ces deux joueurs étant des milieux très offensifs.
Sa Coupe du Monde 2006 [modifier]
Sorti d’une saison 2006 décevante, Andrea Pirlo reste pourtant titulaire indiscutable de la Squadra Azzurra dans son poste désormais classique, c'est-à-dire posté juste devant la défense. Le premier match contre le Ghana rassure ses admirateurs. Non content d’ouvrir la marque d’une superbe frappe aux abords de la surface suite à un corner de Totti, Pirlo délivre une partie énorme. Présent à la récupération, dans le jeu, et aux avants postes, il s’impose clairement comme le leader technique de cette équipe italienne. Il est naturellement élu homme du match (score final 2-0).
Le deuxième match, contre les États-Unis, est plus complexe. Finissant par une ubuesque opposition à 10 contre 9, Andrea tente malgré tout d’imposer de la lucidité dans le jeu italien. Après avoir offert le but à son coéquipier Gilardino sur coup franc, le numéro 21 réalise une fin de match énorme, touchant plus de 100 ballons et distillant quelques caviars, qui resteront pourtant non transformés (score final 1-1).
Le dernier match de poule, face à la République Tchèque, change un peu la donne, l’Italie adoptant un visage plus défensif. Le jeu long de Pirlo, mais surtout ses sorties de balles courtes en contres, vont une fois de plus être très précieuses et permettre à l’Italie de ne jamais vraiment perdre la maîtrise du match (score final 2-0).
L’Italie finit donc première de son groupe et Andrea est déjà unanimement reconnu comme l’un des joueurs majeurs de cette coupe du monde, et comme le véritable architecte de cette Squadra[réf. nécessaire], se démultipliant également pour pallier la méforme de Totti.
Les huitièmes de finale mettent l’Australie sur la route transalpine. Match déjà compliqué, où Pirlo, pressé, arrive quand même à donner quelques bons ballons devant, il devient très difficile lorsque l’Italie est réduite à 10. Recroquevillée en défense, l’équipe italienne défend sans relâche, et Andrea, tentant d’apporter sa technicité devant lors des contres, finira épuisé en fin de match, la partie se déroulant sous un soleil de plomb (score final 1-0).
Le quart de finale sera lui assez facile. L’Ukraine, petit poucet à ce niveau de la compétition, se fera dominée presque sans sourciller. Pirlo ne force pas son talent, jouant une partition sérieuse et appliquée, et Lippi, voulant préserver la forme de son joueur clé, le remplace à la 70e minute (score final 3-0).
La demi-finale est l’un des chocs historiques du football, puisque l’Allemagne se dresse face à l’Italie. Dans un match tendu mais assez ouvert, les allemands, leur vitesse et leur jeu vers l’avant, se voient opposer des italiens joueurs, techniques, avec à la baguette Andrea Pirlo, auteur de nombreux redoublements de passes et de superbes ballons, dans la profondeur ou dans les intervalles. La partie ne se débloquera qu’en fin de prolongations, grâce à un but de Grosso, servi divinement par Pirlo d’un petit ballon à terre, effaçant ainsi le rideau allemand. Cette passe, pleine d’intelligence et de lucidité à ce moment du match, restera sûrement l’un des gestes de la compétition, apprécié par tous les spécialistes. Andrea est élu homme du match (score final 2-0).
La finale face à la France, grand moment de l’histoire italienne, verra une nouvelle fois Pirlo livrer une belle prestation. Malgré la présence au pressing de Zidane, où de Henry, dès qu’il récupère le ballon, le meneur milanais déploie son intelligence de jeu sur ses coéquipiers, ordonnant de a à z les phases de jeu italiennes. Une fois de plus ses coups de pieds arrêtés font également merveille, il donne la balle de but à Materazzi sur corner, et Toni heurte lui aussi la barre après avoir repris de la tête un coup de pied de coin du natif de Brescia. Malheureusement, au retour de la pause, atteints physiquement, les italiens ne peuvent que se replier devant leur but et s’évertuer à contenir les attaques françaises. Andrea arrive néanmoins à intercepter et récupérer des ballons, mais surtout sa classe s’exprime dans les sorties de balles italiennes, où sa maestria permet de ressortir très proprement des ballons difficiles à négocier au départ. Il arrive également à donner des sueurs froides aux français, grâce à un coup franc enroulé de 30 m, qui frôle le bas du montant gauche de Barthez. Il conclut son match en étant le premier tireur de la séance de tirs au but, transformant son tir et ouvrant ainsi la voie à l’Italie…
Andrea est élu homme du match (score final 1-1, 5-3 ap tab).
Andrea Pirlo finit également 3e au classement du meilleur joueur de la coupe du monde et fait partie de l’équipe type.
Ses caractéristiques [modifier]
La remarque de Parreira définit assez bien le style de Pirlo. Habituellement, un milieu défensif est un joueur physique, rugueux, endurant, travailleur, qui a pour but de récupérer les ballons et de déconstruire le jeu adverse, tandis que l'aspect technique, la responsabilité du jeu et des passes sont dévoués au numéro 10 (ou tout du moins à un ou plusieurs milieux offensifs), placé juste derrière les attaquants. Mais Pirlo allie le positionnement bas d'un milieu récupérateur à un véritable rôle de playmaker. C'est lui qui va être le premier relanceur, tous les ballons ressortis de la défense vont en premier lieu passer par lui. Dès lors, il va transmettre de façon courte à ses milieux pour construire du jeu court et dans les intervalles, mais il peut également temporiser en jouant latéralement, ou encore jouer long, que ce soit avec ballon au-dessus de la défense pour un attaquant parti à la limite du hors-jeu, ou encore une transversale millimétrée pour un arrière latéral monté aux avants postes.
C'est ainsi que Pirlo peut exprimer toutes ses qualités. Il combine une vision de jeu affûtée, que ce soit offensivement pour délivrer les ballons, ou défensivement pour intercepter les balles adverses, à une exceptionnelle précision des deux pieds, en particulier pour effectuer de formidables passes, ou encore placer des tirs à longue distance. Enfin, il ajoute à sa panoplie une rare précision sur coup franc et penalty. S'il peut manquer parfois de l'impact physique nécessaire dans cette zone de jeu, son placement compense en partie cette lacune, et surtout, il compte sur son coéquipier Gennaro Gattuso et ses interventions musclées pour l'épauler dans ce domaine. D'ailleurs Gattuso a parfois été nommé, de façon sympathique, le « Garde du Corps » de Pirlo.
En 2005, il a ajouté à son déjà riche répertoire technique une nouvelle façon de frapper les coups francs, l' « ascenseur » (comme l'ont baptisé ses collègues) : il s'agit de frapper le ballon d'une façon particulière (avec les trois doigts de pied extérieurs, « m'inspirant de Juninho » avouera-t-il), le ballon s'élevant avant de retomber rapidement. Nombreux sont les gardiens qui dans les derniers mois se sont fait piéger.
Sur un plan plus personnel, Pirlo renvoie l'image d'un homme posé, réfléchi, intelligent et d'assez cultivé dans le monde du football italien. Vis à vis de ses coéquipiers, il prend rarement la parole en groupe, signe de sa grande timidité, mais n'hésite pas à soutenir ou à échanger individuellement avec chaque joueur, ce qui le rend très apprécié des joueurs du Milan ou de la Squadra Azzurra. Sur le terrain, son style nonchalant caractéristique et son visage fermé ont toujours été sa marque, et ce depuis ses plus jeunes années à Brescia (Luigi Corioni, président de Brescia, déclara d'ailleurs « Dès 10 ans il ne souriait que rarement, mais il possédait déjà également son superbe toucher de balle. ») Enfin au Milan, son meilleur ami est Alessandro Nesta, avec qui il partage sa chambre lors des déplacements.
Alors que sa carrière commença sous les meilleurs auspices, beaucoup ont cru que Pirlo ne deviendrait pas le grand joueur annoncé. Il aura fallu un coup de poker et la qualité tactique d'un entraîneur, mais surtout le talent et l'intelligence de Pirlo pour qu'enfin le prodige de Brescia arrive à maturité.[réf. nécessaire]
Équipe nationale :
Club :
Distinction personnelle [modifier]
- Nommée deux fois au Ballon d'or en 2006 , 2007
- 5e au classement du Ballon d'or 2007.
- 3e au classement du meilleur joueur de la Coupe du monde 2006
- 23 matches en coupe d'Italie
- 281 matches en Serie A
- 10 matches en C3
- 73 matches en C1
- 6 buts en C1
Commentaires dits à propos de Andrea Pirlo [modifier]
- Johan Cruyff : « Pirlo est un génie il fait ce qu'il veut avec ses pieds. »
« Andrea Pirlo est un joueur fantastique. Il sait comment et quand jouer chaque ballon, mais il sait aussi se placer pour aider ses coéquipiers sur le terrain. »
- Rivaldo : « J'ai découvert un joueur que je ne connaissais pas, Pirlo pourrait être brésilien et il me rappelle les anciens grands milieux de terrain du Brésil. »
- Michel Platini : « Il fait partie des tous derniers créateurs.» "Quand Pirlo va, tout va."
- Marcello Lippi : « Pirlo est notre leader silencieux, il laisse ses pieds parler pour lui. »
- Carlo Ancelotti : « Il n’existe personne au monde comme Pirlo, il est unique. »
- Carlos Alberto Parreira : « Rivaldo fut le premier à me rapporter ses impressions sur Pirlo au cours de son bref passage à Milan. Puis se furent d'autres : Cafu, Kakà, Emerson. Tous me disaient que Pirlo était un joueur extraordinaire. Il peut dribbler dans de petits espaces, il est très fort pour venir aider les défenseurs et il sait comment marquer également. En plus, il est diabolique sur penalty. Pirlo est le facteur déterminant dans l'attitude de l'équipe, il sera celui qui décide s'il faut attaquer ou attendre. »
- Alessandro Nesta : « Il n'y a pas beaucoup de joueurs de la classe d'Andrea. Quelqu'un qui prend la balle juste devant la défense pour amorcer la construction. Bien sûr, parfois, il lui arrive de faire des erreurs, mais il n'hésite jamais à prendre ses responsabilités. J'ai eu de la chance de jouer avec beaucoup de stars, mais j'en ai rencontré peu avec ses qualités et sa personnalité. »
- Gennaro Gattuso : « Quand je vois ce qu'Andrea arrive à faire avec un ballon, il m'arrive de me demander si je suis vraiment footballeur. »
- Francesco Totti : « Il a une vision du jeu exceptionnelle. »
- Andriy Shevchenko : « Il possède un pied droit chirurgical. »
- Gabriele Marcotti, journaliste au Time Magazine : « Pirlo n'est pas le seul à avoir changé, le football italien a également changé. Ou pour être plus précis, Pirlo a changé le football italien, du moins à l'heure actuelle. Et ce n'est pas un mince exploit. »
Liens externes [modifier]
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